Suppression des ZFE : quel avenir pour la vignette Crit'Air ?
L'Assemblée nationale a voté la suppression des Zones à Faibles Émissions (ZFE), remettant en question l'obligation de la vignette Crit'Air. Cette décision soulève des débats entre justice sociale et santé publique.
Suppression des ZFE : quel avenir pour la vignette Crit'Air ?
Le 28 mai 2025, l'Assemblée nationale a adopté, à 98 voix contre 51, un amendement visant à supprimer les Zones à Faibles Émissions (ZFE), dans le cadre du projet de loi de simplification de la vie économique. Cette décision, soutenue par des députés du Rassemblement National, des Républicains, de La France Insoumise et quelques élus de la majorité présidentielle, marque un tournant dans la politique environnementale française.
Une mesure encore en attente de confirmation
Bien que votée, la suppression des ZFE n'est pas encore effective. Le projet de loi doit encore être adopté dans son intégralité, un processus qui implique l'examen de plus de 600 amendements restants. De plus, le Conseil constitutionnel pourrait être saisi pour examiner la conformité de cette suppression avec la Constitution française.
La vignette Crit'Air toujours obligatoire
En attendant une éventuelle entrée en vigueur de la suppression des ZFE, la vignette Crit'Air demeure obligatoire pour circuler dans les zones concernées. Elle est également requise lors des épisodes de pollution, lorsque les préfets instaurent la circulation différenciée. Ainsi, les automobilistes doivent continuer à apposer cette vignette sur leur pare-brise sous peine de contravention.
Un débat entre justice sociale et santé publique
Les opposants aux ZFE dénoncent une mesure socialement injuste, arguant qu'elle pénalise les ménages modestes propriétaires de véhicules anciens. Des figures politiques telles que Marine Le Pen ont qualifié les ZFE d'"apartheid social". À l'inverse, les défenseurs de ces zones rappellent leur efficacité en matière de santé publique, soulignant que la pollution de l'air est responsable de 40 000 décès prématurés par an en France. Des études ont montré que la mise en place des ZFE a permis une réduction significative des concentrations de dioxyde d'azote dans des villes comme Paris et Lyon.
Des conséquences économiques et environnementales
La suppression des ZFE pourrait avoir des répercussions économiques, notamment une remise en cause des engagements de la France envers l'Union européenne en matière de qualité de l'air. Cela pourrait entraîner des sanctions financières. Par ailleurs, la fin des ZFE permettrait à environ 2,7 millions de véhicules parmi les plus polluants de circuler à nouveau dans les grandes agglomérations, avec un impact potentiel sur la qualité de l'air et la santé des habitants.
Conclusion
La suppression des ZFE, bien que votée, n'est pas encore actée. En attendant, la vignette Crit'Air reste obligatoire. Ce débat met en lumière les tensions entre les impératifs de justice sociale et les enjeux de santé publique et environnementale. Les prochaines étapes législatives seront déterminantes pour l'avenir de la politique de mobilité et de qualité de l'air en France.